Savoirs

Savoirs

Le terme Amérindien (Indien d’Amérique) désigne les peuples aborigènes de toute l’Amérique, excepté les Inuits qui ne sont pas des Amérindiens. On ne pourra jamais établir exactement le nombre d’Amérindiens à la veille de la découverte de l’Amérique. Selon les estimations des scientifiques, ils seraient passés de 100 millions en 1492 à moins de 10 millions un siècle et demi plus tard pour remonter à 70 millions aujourd’hui.

Des peuples différents, une pensée commune

Pour un public non averti, l’Indien est un redoutable cavalier nomade, coiffé de plumes d’aigles qui habite un tipi.

Cet Indien-là, dont tout le monde a retenu l’image, n’a pourtant jamais représenté plus de 2 % des Amérindiens.

Chaque grand ensemble de ces peuples issus d’une véritable mosaïque de cultures, a développé une activité et un mode de vie en symbiose avec les conditions climatiques et les ressources naturelles dont il disposait. Leurs us et coutumes, leurs langues, leurs croyances, leurs rites et souvent leurs aspects physiques peuvent être très différents (un Indien mesure moins de 1 m 60 en Amazonie et plus de 1 m 80 au nord des Grandes Plaines).

Leurs mythologies étaient aussi nombreuses que les différents groupes qui habitaient le pays. Chaque tribu avait sa propre interprétation du monde surnaturel et de la place qu’elle occupait dans ce monde.

Nous ne pourrons pas en quelques lignes procéder à un inventaire complet de leurs dissemblances, mais nous aimerions vous dire ce qu’ils ont en commun.

Le respect de tout ce qu’il y a dans la Nature. Tout (même les pierres) participe au lien sacré de la vie. Chaque chose, chaque animal sur cette terre est digne d’un respect qui nait d’un amour profond pour l’Univers et tout particulièrement pour la Terre (qui est la mère nourricière).

La croyance en la présence des Esprits (tout est animé). La frontière entre le monde visible et le monde des esprits n’existe pas et leurs croyances s’expriment dans leur vie de tous les jours. Animistes, ils conçoivent le monde comme un « Grand Tout » dans lequel tout est interconnecté. Lorsque l’enfant vient au monde, c’est le souffle du vent qui lui donne une « âme ». C’est son premier lien avec l’univers. C’est la vie ! À son dernier souffle, son esprit s’envolera pour regagner le « Grand Tout ».

Ils ne conçoivent pas le temps linéaire, pour eux il est cyclique. Tout procède dans un cercle appelé « la Roue Médecine ». Le temps présent constitue un élément important de la pensée amérindienne.

Pour ceux qui sont passionnés, nous vous conseillons d’assister à tous nos évènements, et pourquoi pas nous rejoindre.

Nos amis amérindiens sont différents de nous, ils sont en majorité « animistes » (du latin anima : souffle, signifiant que l’univers est animé, donc vivant), et dans l’animisme la croyance n’est pas un dogme, mais une expérience vécue. Dans cette expérimentation on ne se pose pas la question de savoir (par exemple) si les esprits existent ou non : ce n’est pas une question de foi, c’est un constat que l’on peut faire et interpréter d’une certaine façon.

Le physicien américain Nick Herbert soutient que les croyances animistes ont intégré les théories quantiques de l’existence bien avant que la discipline de la mécanique quantique ne soit conçue.

Le chamanisme est au centre des cultures des peuples premiers. Il se présente comme une pratique centrée sur la médiation entre les êtres humains et les esprits.

En 25 ans nous avons reçu une vingtaine de chamanes. La majorité traversait l’Atlantique pour la première fois.

Ils apportaient avec eux un savoir venu de la nuit des temps, un cadeau unique et inestimable.

Aujourd’hui, il reste encore des chamanes traditionnels, reconnus par leur communauté et pratiquant toujours des rituels pour assurer leur rôle d’intermédiaire avec les esprits. Malgré la colonisation et les nombreuses répressions dont ils ont été les victimes, les vrais chamanes existent toujours.

En tant que défenseurs des peuples premiers, nous soutenons tout chamanisme traditionnel et rejetons toute pratique non dictée par une approche philosophique spirituelle de la nature dans laquelle ils vivent. Depuis quelques décennies, l’Amazonie péruvienne voit arriver un nombre toujours croissant de touristes à la recherche d’un breuvage hallucinogène : l’ayahuasca. Cette boisson censée guérir certaines maladies est donnée par des chamanes. Cette potion magique qui provoque des visions et des effets secondaires non négligeables ne fait pas que soigner. Nous assistons là, impuissants, aux dégâts d’un chamanisme dénaturé qui amènerait certaines personnes sous la coupe de charlatans.


Ricardo Tsakimp (chamane Shuar) – sa fille Nelly vit en Suisse