Cultures Autochtones

Cultures Autochtones

Le terme Amérindien (Indien d’Amérique) désigne les peuples aborigènes de toute l’Amérique, excepté les Inuits qui ne sont pas des Amérindiens. On ne pourra jamais établir exactement le nombre d’Amérindiens à la veille de la découverte de l’Amérique. Selon les estimations des scientifiques ils seraient passés de 100 millions (en 1492) à moins de 10 millions un siècle et demi plus tard pour remonter à 50 millions en 2010 et à 70 millions aujourd’hui.

Des peuples différents, une pensée commune

Pour un public non averti l’indien est un redoutable cavalier nomade, coiffé de plumes d’aigles qui habite un tipi. Cet indien là, dont tout le monde à retenu l’image n’a pourtant jamais représenté plus de 2 % des amérindiens.
Issus d’une véritable mosaïque de cultures, chaque grand ensemble a développé une activité et un mode de vie en symbiose avec les conditions climatiques, et les ressources naturelles dont ils disposaient. Leurs us et coutumes, leurs langues, leurs croyances, leurs rites et souvent leurs aspects physiques peuvent être très différents (un Indien mesure moins de 1 m 60 en Amazonie, et plus de 1 m 80 au Nord des grandes Plaines).
Leurs mythologies étaient aussi nombreuses que les différents groupes qui habitaient le pays. Chaque tribu avait sa propre interprétation du monde surnaturel et de la place qu’ils occupaient dans ce monde.
Nous ne pourrons pas en quelques lignes procéder à un inventaire complet de leurs dissemblances, mais nous aimerions vous dire ce qu’ils ont en communs.
Le respect de tout ce qu’il y a dans la Nature. Tout (même les pierres) participe au lien sacré de la vie. Chaque chose, chaque animal sur cette terre est digne d’un respect qui nait d’un amour profond pour l’Univers et tout particulièrement pour la terre (qui est la mère nourricière).
La croyance en la présence des Esprits (tout est animé). La frontière entre le monde visible et le monde des esprits n’existe pas et leurs croyances s’expriment dans leur vie de tous les jours. Nous devons rester à l’écoute du surnaturel pour préserver l’harmonie dans le grand cercle de la vie. Animistes, ils conçoivent le monde comme un « Grand Tout » dans lequel tout est interconnecté. Lorsque l’enfant vient au monde c’est le souffle du vent qui lui donne une « âme ». C’est son premier lien avec l’univers. C’est la vie ! A son dernier souffle, son esprit s’envolera pour regagner le « Grand Tout ».
Ils ne conçoivent pas le temps linéaire, pour eux il est cyclique. Tout procède dans un cercle. appelé « la Roue Medecine ». Dans une culture qui ne reconnaît ni dogme, ni maître à penser, la roue médecine fait office de guide de vie, de règles de conduite, de bible. Son enseignement conduit à l’harmonie, et sans elle il ne peut y avoir ni bonheur, ni santé.
Le temps présent constitue un élément important de la pensée amérindienne. Vivre l’instant présent, c’est s’identifier au temps qui s’écoule. Tout alors est possible puisque tout à lieu dans le présent de la pensée
Désolé pour ces explications qui peuvent sembler stéréotypées.
Pour ceux qui sont passionnés nous vous conseillons d’assister à tous nos évènements, et pourquoi pas nous rejoindre.
Différents de nous
Nos amis amérindiens sont différents de nous, ils sont en majorité « animistes » (du latin anima : souffle, signifiant que l’univers est animé, donc vivant), où la croyance n’est pas un dogme, mais une expérience vécue. Dans cette expérimentation on ne se pose pas la question de savoir (par exemple) si les esprits existent ou non : ce n’est pas une question de foi, c’est un constat que l’on peut faire et interpréter d’une certaine façon.
Le physicien américain Nick Herbert soutient que les croyances animistes ont intégré les théories quantiques de l’existence bien avant que la discipline de la mécanique quantique ne soit conçue.
Le chamanisme est au centre des cultures des peuples premiers. Il se présente comme une pratique centrée sur la médiation entre les êtres humains et les esprits.
C’est le chaman (homme medecine, chanteur, Curandero, Machi, Uwishin, Muraya) qui intercède auprès des esprits. Il est tout à la fois « sage, thérapeute, conseiller, guérisseur, gardien du savoir et voyant »
En 25 ans nous avons reçus de nombreux chamans parmi lesquels :
Dominique Rankin (Algonkin – Canada) – Bret Looking Back (Ojibwa, USA) – Pablo Russell (Blackfeet , Canada) – Paz (Toltèque, Mexique) – Ricardo Tsakimp (Jivaro, Equateur ) – Dennis Yellow Thunder (Lakota, USA) – Morris Crow (Blackfeet, Canada) – Francisco Montes Chena (Capanawa, Amazonie) – Tlakaelel (Toltèque, Mexique) – Manu Tlaloc (Huichol, Mexique) – Casiano Lopez de la Cruz (Huichol, Mexique) – Eusebio Carillo (Huichol, Mexique) – Dabadi Thay ( Otomi, Mexique) – Denis Launière (Innu, Canada) – Kawet Sintaman (Teko, Guyane Française)
Certains d’entre-eux ont traversé l’Atlantique pour la première fois. Ils apportaient avec eux un savoir venu de la nuit des temps, un cadeau inestimable.
Aujourd’hui, il reste encore des chamanes traditionnels, reconnus par leur communauté et pratiquant toujours des rituels pour assurer leur rôle d’intermédiaire avec les esprits. Malgré la colonisation et les nombreuses répressions dont ils ont été les victimes les chamanes existent toujours
Dans toute l’Europe comme aux Etats-Unis les chamans se consultent chez nous dans leur cabinet. Ces nouveaux thérapeutes sont des néo-chamanes.
Le néo-chamanisme reprend bon nombre des pratiques classiques du chamanisme en les associant souvent à d’autres pratiques traditionnelles, inconnues du chamanisme. Le néo-chamanisme n’a pas été sans susciter de nombreux débats et de nombreuses critiques. En France, les options politiques actuelles les intègrent au monde des sectes (Rapport Miviludes, 2010). Nous n’avons aucune intention de nous joindre à ces échanges de vues. Cependant en tant que défenseur des peuples premiers nous rejetons tous chamanismes non traditionnels, et rejetons toute pratique non dictée par une approche philosophique spirituelle de la nature dans laquelle il vit.
Enfin, nous sommes beaucoup moins nuancés lorsque nous abordons le sujet du chamanisme touristique.
Depuis quelques décennies l’Amazonie péruvienne voit arriver un nombre toujours croissant à la recherche d’un breuvage hallucinogène : l’ayahuasca. Cette boisson censée guérir certaines maladies est donnée par des chamanes. Cette potion magique qui provoque des visions et des effets secondaires non négligeables ne fait pas que soigner.
Nous assistons là, impuissants, aux dégâts d’un chamanisme dénaturé qui amèneraient certaines personnes sous la coupe de charlatans. En France, plusieurs actions en justice ont été entreprises contre des réseaux spécialisés dans les voyages « amazoniens ». En 2008, ces actions ont abouti à l’interdiction définitive de l’ayahuasca, considérée en France comme un « stupéfiant ».

Répartitions

Les spécialistes s’entendent aujourd’hui pour dire que l’arrivée de ces peuples en Amérique remonte à plus de 40 000 ans. Plusieurs vagues ce sont produites en provenance d’Asie (pour la majorité, mais aussi l’Océanie et peut-être encore d’Europe et d’Afrique.
En 1492. Lors de l’arrivée de Christophe Colomb on aurait pu dénombrer plus de 3.000 tribus. Voici les noms des principaux peuples :
Canada : les Iroquois, Hurons, Algonquins, Crees, Innus, Micmacs, Atikamekws, Pieds Noirs, Nisga’as, Haïdas, Sarcis, Salishs, Squamishs, Lil-wats, Tsichiams, Ojibwas.
USA :  les Mohicans, Pawnees, Pohwantas, Séminoles, Nootkas, Cherokees, Choctaws, Comanches, Pawnies, Kiowas, Arapahos, Osages, Crows, Nez percés, les Sioux, Cheyennes, Apaches, Navajos, Hopis, Pueblos, Utes, Paiutes, Mohaves, Yuroks, Quechans, Pomos, Havasupais, Pimas.
Amérique centrale : les Huichols, Coras, Tarahumaras, Olmèques, Mayas, Aztèques, Nahuas, Oromis, Toltèques, Yucatèques , Lacandons, Chols, Tzotzils, Tzeltals, Lencas, Xicaques Chortis, Caribs.
Amérique du Sud : les Quechuas, Aymaras, Mapuche, Guaranis, Guayakis, Ayoreos, Quechuas (autrefois les Incas), Nahuatls, Tobas, Pilagas, Wichis, Wayuus, ‎ Guambianos, Tikunos , Kogis,
Amazonie : les Tikunos, Yanomamis, Terenas, Kaingangs, Bororos, Shipibo, Guararajas, Guaranis, Xavantes, Kayapos
Guyane (Française) : les Kali’nas, Tekos (ou Émerillons), Wayanas, Wayãpis, Palikurs, Lokonos (ou Arawaks)

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Nous aurions aimé inviter Michelle Audette (Sénatrice du Canada) pour notre pow-wow 2023, mais ces obligations ne le permettent pas.

Sa maman sera là

Elle s’appelle Evelyne St-Onge et a passé une grande partie de sa vie à défendre sa culture. Après l’époque sombre des penssionnats Evelyne militera pour que les femmes puissent avoir un statut statut, une bataille qui sera remportée en 1985. Elle poursuit son œuvre en éducation, travaillant notamment pour une école traditionnelle. En 1987, elle participe à la création de la première maison de production de vidéos autochtones au Québec.

A 70, l’Université du Québec à Montréal lui a décerné un doctorat honoris causa pour son « engagement indéfectible » à la sauvegarde, au développement et à la transmission des savoirs autochtones.

«Je ne suis pas la seule à être reconnue là-dedans, c’est toute la nation autochtone qui l’est et c’est pour ça que je suis contente de le prendre», dit elle, le sourire timide et fier.

Maintenant docteure honoris causa, Evelyne St-Onge rêve d’être reconnue, non pas pour son œuvre, mais pour l’Innue qu’elle est «dans son pays», pour que le «peuple invisible», devienne un jour bien visible.

En 1974, elle fondrera l’Association des femmes autochtones, qui a pour mission d’harmoniser les relations entre les autochtones et les non-autochtones, entre les communautés autochtones elles-mêmes et, surtout, de faire reconnaître l’égalité des droits entre les femmes et les hommes au sein de ces communautés. Elle va s’engager également dans la bataille visant à faire modifier la Loi sur les Indiens afin que les femmes obtiennent un meilleur statut. La loi fédérale sera finalement modifiée en 1985.

Evelyne St-Onge poursuivra son action dans le domaine de l’éducation, consacrant ses efforts à l’adoption de la langue innue comme langue d’enseignement et à l’intégration des pratiques et des traditions innues dans le cursus scolaire.

En 1994, elle va se mobiliser contre la construction du barrage SM3 sur la rivière Sainte-Marguerite, qui déborde sur les terres autochtones. Cet engagement lui vaudra une peine d’emprisonnement de 10 jours et deux ans de liberté surveillée. Son engagement permettra au gouvernement du Quebec de prendre conscience des risques d’un développement mal planifié.

Four Winds est fier d’accueillir Evelyne lors du Pow-wow 2023.